Perdons les pédales : 3 highlights of a round-the-world trip

Perdons les pédales : 3 highlights of a round-the-world trip

Par Perdons Les Pédales

Écrire un article sur notre tour du monde est loin d’être simple. Devoir répondre à la fameuse question « pis ton voyage ? » alors que venons de vivre 650 jours de voyage extraordinaire à travers 25 pays. Par où commencer ?

Dans cet article, nous te partagerons trois de nos meilleurs moments de notre vie  de nomades à vélo.

Le contexte
Nous c’est Jade & Yanouk, nous sommes un couple fraîchement sortie des bancs d’école qui a pris la décision de tout quitter pour vivre une grande aventure. En pleine pandémie, en 2021, nous avons décidé de tout vendre nos biens, et surtout, de tout équiper Jade pour son premier voyage à vélo. Nous savions que notre choix était risqué. Loin d’être une cycliste, sa passion de voyager l’a encouragée à embarquer dans ce projet extraordinaire. Après plus d’un an de travail et de sacrifices, nous avons enfin pris notre envol vers la France pour la plus grande aventure de nos vies. L’objectif: pédaler de Paris à Singapour. Nous t’invitons à découvrir notre chaine Youtube pour suivre nos aventures.
Le projet Perdons les pédales est lancé !
1- La rencontre de Kemal
À vélo, nous piquons la curiosité des gens et parfois, certaines personnes décident de venir à notre rencontre. C’est le cas de Kemal : un berger perché dans les montagnes turques. Notre nouvel ami ne connaissait pas l’anglais, mais clairement, il se demandait ce qu’on faisait ici: un coin reculé de la Turquie.

Perdons_Les_Pedales_Ambassadeurs_Arkel_2023

Entouré par des montagnes arides multicolores, le berger continue de s’occuper de ses moutons. Il m’invite à faire sa routine journalière qui consiste à rassembler le troupeau avant la tombée de la nuit. Kemal ne semble pas avoir de chien pour lui faciliter la tâche. Originaires de la Turquie, les chiens de berger d’Anatolie, appelés « kangals », sont utilisés pour protéger les troupeaux et les propriétés, très robustes, ils font souvent très peur aux cyclovoyageurs. Heureusement, nous n’avons pas eu de mauvaise rencontre, sauf une petite croquée sur l’une des sacoches arrières de Jade, mais ça, c’est une autre histoire!

De retour au bivouac, Kemal semble vouloir rester avec nous autour du feu. Nous tentons d’échanger un peu sur nos vies respectives. La langue turque possède plus de 2000 mots français, alors nous finirons bien par trouver quelque chose. De long silence espaçaient nos tentatives de dialogue. Normalement, nous pourrions être mal à l’aise, mais ce n’était pas le cas. Kemal nous a appris que même si nous ne pouvions pas communiquer à l’oral, nous pouvions échanger autrement. Alors que j’avais appris à rassembler un troupeau de moutons turcs,  j’ai partagé notre culture en lui faisant découvrir les guimauves sur le feu. Notre nouvel ami était bien surpris par cette découverte culinaire !

Pour en connaître plus sur cette aventure, rendez-vous à l’épisode 29 sur notre chaine YouTube. Toute la richesse de notre rencontre se passait dans le non-dit. Je me souviens m’avoir dit que c’était pour des moments comme celui-ci que nous voyageons à vélo.
Nous vivions quelque chose de fort et d’unique par le simple fait que nos chemins se sont croisées.
Kemal regardait le feu en souriant, alors je souriais à mon tour.

2- La surprise de l’Asie du Sud-Est
Après notre passage en Asie centrale, nous étions persuadés que le «pire» était derrière. Malheureusement, malgré les routes et les plages paradisiaques de la Thaïlande, la chaleur commençait à devenir insupportable. Voyager à vélo c’est aussi d’accepter de vivre à la merci de dame nature à temps plein. Nous avons survécu à des journées à 48 degrés dans un climat aride de l’Ouzbékistan, mais c’est incomparable à l’Asie du Sud-Est. L’humidité est devenue notre ennemie numéro un. Lorsque nous avons quitté le Vietnam, la météo commençait particulièrement à affecter Jade. Elle avait du mal à supporter les journées chaudes. Mais le problème était que nous avions encore six mois à pédaler pour atteindre notre objectif.
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Heureusement, beaucoup de gens ont rendu nos journées plus agréables. Que ce soit par une bouteille d’eau froide sur le bord de la route ou par des invitations à dormir, nous retenons beaucoup de positif de notre passage dans cette région du monde. D’ailleurs, parmi les 25 pays que nous avons parcourus, nous recommandons fortement la Thaïlande pour les cyclovoyageurs qui souhaiteraient vivre une première expérience à l’étranger. Les routes sont belles, les automobilistes sont courtois et les gens sont d’une gentillesse et d’une grande générosité : le tout agrémenter d’un paysage et d’une nourriture incroyables. Par contre, il ne faut pas oublier sa crème solaire !

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3- L’ascension au Kirghizistan
Certes, les paysages du Kirghizistan resterons gravés à tout jamais dans nos mémoires, mais ce sont surtout nos jambes qui se souviendront des terribles dénivelés ! En dehors de la grande route vers Bishkek, les chemins deviennent rapidement impraticables. Après quelques semaines au pays, nous souhaitions rejoindre le lac Son Kul situé de l’autre côté des montagnes. Mais, nous savions que ça ne serait pas facile. Au pied de l’ascension finale, à l’occasion de notre première année sur les routes du monde et accompagnés de nos cyclo-copains anglais, nous quittions le dernier ravitaillement. Nous comptions deux jours pour grimper, deux jours à pédaler autour du lac et une journée pour redescendre. Nous avons donc chargé nos vélos avec 15 litres d’eau ce qui représente 15 kilos supplémentaires.
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Nous ne le savions pas encore, mais nous allions vivre l’une des journées les plus intenses de tout notre voyage. Au matin de la seconde journée, un homme arrivé dans une vieille voiture et nous a offert une bouteille à la forme de celle du coca-cola. Normalement, nous serions surexcités de ce cadeau, mais là, le contenu blanc laiteux ne présageait rien de délicieux. En effet, nous venions de recevoir du lait de jument fermenté: le « koumis ». L’homme, tout sourire aux lèvres, nous l’a tendue en disant : « Strong ! Strong ! »
Le breuvage ne nous a pas donné la force recherchée, mais nous a plutôt laissé un souvenir gustatif très particulier. Mais enfin, nous pouvions commencer notre plus dure journée d’ascension : un chemin rocailleux à plus de 18% d’inclinaison. Nous ne savions pas à ce moment que nous n’embarquerions jamais sur notre selle.
Alors que nous prenions le temps de déjeuner, Jade a décidé de prendre de l’avance et de pousser son vélo à son rythme. Nous l’avons revue qu’une fois au sommet.
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Cinq heures de poussée, c’est ce qui nous a fallu pour atteindre le plateau du lac qui se situe à 3250m d'altitude. Nous pouvions enfin admirer Son Kul en contre-bas. Un mélange de joie et de fierté nous envahissait. Ce qui est le plus impressionnant dans cette histoire c’est que Jade a atteint le sommet deux heures avant nous, elle est même redescendue pour nous aider à pousser nos vélos dans les derniers mètres. Oui, c’est cette même personne que je décrivais en début d’article comme une néophyte du voyage à vélo. Cette journée là, Jade a démontré que voyager à vélo n’est pas uniquement réservé aux athlètes, aux expérimentés ou encore aux hommes.
Après avoir repris mon souffle, je me suis assis pour la première fois de la journée sur ma selle. Il était 15h, j’ai regardé mon odomètre et j’ai constaté que nous avions parcouru seulement 5 kilomètres. On installe la tente et on se dit que demain est un autre jour.