Notre ambassadrice Chloé Pilon Vaillancourt (connue sous le nom d'artiste musical “Marie-Gold” à Montréal) nous partage son voyage de cyclotourisme de la Côte Ouest américaine.
Son voyage en vrac
- Lieu de départ: Olympia-Lacey, Washington (40 km au Sud de Seattle)
- Lieu d’arrivée: Oakland, Californie
- Nombre de kilomètres parcourus : Environ 1700 km
- Élévation : Environ 11 000 mètres
- Durée : 16 jours de vélo et 4 jours de repos ou télé-travail
- Nombre de flats : 0 (j’ai encore de la misère à y croire)
- 11 nuits de camping
- 9 nuits chez des Warmshowers (équivalent de “Couchsurfing” pour les cysclistes)
- 30 barres protéinées
- 3 ratons laveurs qui attaquent des sacoches de vélo durant la nuit
- 4 lifts par des automobilistes à cause de conditions de la route difficiles ou de problèmes mécaniques
- 11 autres cyclistes hors-saison rencontrés sur la route
- 1 grosse crampe à la jambe gauche qui a duré 2 jours
- 1 nuit de camping sauvage
- 3 chauffeurs de pick-up qui me hurlent “GET OFF THE ROAD!!”,
- Beaucoup trop de minuscules bandes d'accotement (quand il y en avait)
- Augmentation de 300% de la force physique et mentale
- 5 jours de pluie
- 1 pont de 10 kilomètres (le Astoria’s bridge)
- 1000 paysages et rencontres magnifiques.
Quels étaient les objectifs du trip?
La réalisation d’un rêve, le dépassement de soi, l’action d’être en nature et le désir d’aller visiter San Francisco.
Il y a 10 ans, après un voyage à vélo révélateur en Inde, j’ai souhaité m’attaquer à cette fameuse côte ouest américaine. Or, un imprévu a fait en sorte que mon “lift” de Montréal-Vancouver a été cancellé à la dernière minute. Impatiente de me mettre à pédaler, et étant encore étudiante avec le compte en banque qui vient avec, j’ai décidé d’aller plutôt pédaler la côte… Est. Je suis partie de Montréal le lendemain, et j’ai parcouru 4000 km de Montréal, à Cape Code, jusqu’à Halifax, la Gaspésie et de retour dans la métropole. Ce fut un rendez-vous manqué, mais quand même agréable. Or, l’idée de me rendre en Californie à deux roues m'est restée depuis. Elle fut entre temps dissipée par des études en génie physique, des tournées de concerts, une carrière en France, etc. Cet été (bond dans le temps!), j’avais trois semaines de libre entre deux spectacles. Je souhaitais vivement aller visiter le MIT Plasma and Fusion Center à Boston. En voyant la distance, je me suis dite “Bah! Pourquoi pas y aller à vélo.”. Alors que je pensais que mes années de cyclotourisme étaient derrière moi, j’ai rapidement repris le goût de la route. Je suis tout de suite replongée dans cet état de bien-être, de confiance et d’aventure qui m’avait saisi lors des mes voyages en Inde et sur la côte Est. Arrivée à destination, j’étais hébergée chez une autre cycliste (Allô Carol!) qui m’a parlé de son voyage sur la Côte Ouest. Elle m’a prêté un livre sur le sujet, et je me suis dite “Ça y’est - Si je ne fais pas ce voyage cet automne, je ne le ferai jamais.”.
Du coup, j’ai contacté Arkel et Vélo Rosemont, qui ont accepté de m’équiper correctement pour cette aventure. Même après l’achat de mon billet d’avion, j’ai failli “choker” à la dernière minute. Je me disais “Pourquoi je ne tiens pas en place comme tout le monde?” ; “Je devrais pas en profiter pour me reposer un peu et rester sur place pour me trouver une job, un chum, pis fonder une famille?!” ; “Je vais rater l’Halloween avec mes amies!!” ; etc. Finalement, je suis terriblement contente et reconnaissante d’être allée de l’avant.
Qu'est-ce qui t'as marqué durant le trajet ?
Le dépassement de soi physique - On m’avait averti que c’était une route difficile, mais je ne m’attendais pas à ça! Comme j’ai voyagé à vélo en Inde, je me disais que rien ne pouvait m’impressionner. Or, il s'agissait d'autres défis. Je n’ai jamais été aussi en forme de ma vie qu’à la fin de ce périple - J’ai même complété un demi-marathon en trail le surlendemain de mon arrivée à San Francisco.
Aussi, la sensation de faire partie du paysage est incroyable. Les vues étaient magnifiques et un voyage à vélo permet, contrairement au quotidien, d’être 90% du temps à l’extérieur, surtout lorsque tu fais du camping. C’est un sentiment très spécial et énergisant. Mes pensées étaient constamment occupées par la route, le paysage, l’ajustement de mes vitesses, le fait de devoir passer 1 heure le matin et 1 heure le soir à démonter ou monter mon “setup” de camping, etc. Cela est méditatif, et ancre forcément dans le moment présent.
Tes coups de cœur?
En terme de lieux, les camps “Hiker/Biker” et leur concept trônent au sommet de la liste. Il s’agit d'espaces réservés pour les cyclistes et randonneurs dans les parcs d’État de Washington, de l’Oregon et de la Californie.
Mon préféré : Celui de Cape Lookout, que j’ai partagé avec 3 autres cyclistes, dans une petite forêt féérique avec vue sur un coucher de soleil sur l’océan Pacifique. J’ai eu un coup de coeur aussi pour la petite ville de Mendocino, en Oregon, qui m’a rappelé Montréal pendant un matin réconfortant : Jolis cafés, petites épiceries, routes, épiceries et ambiance chaleureuse.
Finalement la route 1 entre Fort Bragg et Sea Ranch était spectaculaire : Il s’agissait des paysages de mers et de rochers les plus beaux de la côte. La météo était parfaite (Ciel dégagé, 18 °C en moyenne) durant cette période. J’avais l’impression d’être dans un dépliant de cyclotourisme.
En terme de personnes, la liste est longue! J’ai fait des rencontres tellement magnifiques et stimulantes. J’aimerais remercier les automobilistes qui m’ont parfois “donné un lift”, lorsque j’ai eu un problème avec mes freins ou car la route s’avérait trop dangereuse. J’ai forcément un coup de coeur pour tous les membres de la communauté Warmshowers qui m’ont accueilli. Mary et Mark ont été bienveillants avec moi au tout début de mon voyage à Vancouver, Carol m’a hébergé à Trinidad alors que mon corps et mon coeur avaient cruellement besoin de repos, et Andy et Debbie m’ont accueilli pendant une semaine à Oakland, en Californie - Pour ne nommer qu’eux. Et finalement, mon coup de coeur décisionnel : Avoir voyagé avec mon immense matelas gonflable de 1 pied d’épaisseur. Très glamping : Le qualité du sommeil avant tout !
Aurais-tu un conseil à donner à une femme qui hésite de partir en solo?
J’aime croire que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à aller de l’avant malgré la peur. Je pense qu’on apprend et que l’on comprend mieux en agissant : Je conseille donc vivement à n’importe quelle femme de se lancer, pour expérimenter et apprendre! Et cela s’applique à plusieurs sphères de la vie. De toute façon, en cyclotourisme, on est jamais vraiment seuls : De nombreuses rencontres ponctuent notre chemin.
Quels sacs d'Arkel as-tu choisi et pourquoi?
Dauphin 48 L : Parce qu’ils sont imperméables, et parce que J’ADORE le fait de pouvoir compartimenter mes bagages, à l’opposé d’une simple “poche”. Cela m’a permis de mieux organiser mes journées et de rendre le processus d’installation de camping beaucoup plus fluide et agréable.
Le Rollpacker : Avoir un immense handlebar est “game changer” : Il permet non seulement de répartir un peu mieux le poids sur le vélo (si l’on a que des sacoches arrières), mais aussi d’offrir un gros espace de rangement accessible facilement. Dans mon cas, j’y ai placé mes essentiels, que je souhaitais à portée de main - Téléphone, porte-feuille, lampe frontale, etc. — et mes éléments de salle de bain.
Ton niveau d'appréciation du gear?
Exceptionnel. C'était vraiment rassurant de voyager avec du matériel autant de qualité, et cela a clairement contribué au bon déroulement de mon voyage. Dans le passé, j’ai déjà voyagé avec des vélos en mauvais état, équipés seulement de vitesses basses (dits “low gear”, ce qui rendait les montées difficiles), et des sacs d’épicerie empilés les uns sur les autres sur mon porte-bagage arrière… Du coup, disons que j’ai beaucoup apprécié cette expérience. Notamment, je voyageais avec mon ordinateur, et je pouvais être certaine qu'il reste au sec. J’ai eu quelques difficultés à installer le Rollpacker au départ, et j’ai dû usé d’ingéniosité pour ajuster son installation et me sentir confiante durant le parcours. Entretemps, Arkel a publié un vidéo sur l’installation du produit sur son Instagram et Youtube, qui a répondu à mes interrogations!
Anything else to declare?
Best trip of my life !!!!!!!!!!!!!!!
